clinique CHC MontLégia

comment une « rue médicale » permet de juxtaposer un pôle Mère-Enfant & un service médico-technique hospitalier dans une relation d’efficacité sereine

caractéristiques du projet

Le nouveau centre hospitalier du MontLégia est un nouvel hôpital général d’une capacité de 720 lits d’hospitalisation & de 120 places d’hospitalisation de jour.

Cette nouvelle clinique est la figure de proue d’une zone d’activités économique liée à la santé où l’on retrouve une maison de repos, le siège administratif du centre hospitalier, des laboratoires & salles blanches pour des entreprises de biotechnologies & un écoquartier ainsi que divers projets mixtes de logements pour se raccorder au tissu urbain voisin.

programmeconstruction d’un nouvel hôpital général
maîtrise d'ouvrageCentre Hospitalier Chrétien • Groupe Santé CHC
adresseboulevard Patience & Beaujonc 2 • 4000 Liège • site péri-urbain
fonction du projetguérir • soigner
statutachevé
missionsarchitecturearchitecture d’intérieurpaysagismeurbanismegestion de projetsprogrammation
filialesBruxellesliège
surface113.000 m²
équipe• client : Centre Hospitalier Chrétien - Groupe Santé CHC
• architecte : SM assar & Artau
• bureau d’études structure : Greisch
• bureau d’études en techniques spéciales : Tractebel Engineering

Ce nouveau bâtiment d’une surface approximative de 113.000 m² est implanté sur le site « Patience et Beaujonc » sur la commune de Glain dans l’entité de Liège. Il regroupe, sur un même site, les activités hospitalières de trois hôpitaux du CHC, à savoir la Clinique Saint-Joseph à Liège, la Clinique Saint-Vincent de Rocourt et la Clinique de l’Espérance de Montegnée.

La construction de cette nouvelle clinique devait offrir les meilleures garanties pour le patient en termes d’accessibilité et de confort, mais également pour les acteurs de soins en valorisant les synergies entre les différents services médicaux.

Une autre particularité du projet a été de travailler l’accessibilité au site pour limiter au maximum les nuisances pour les habitants du quartier. Pour désenclaver le site, il a été décidé de créer un nouveau pont enjambant l’autoroute, de quatre bretelles de sortie et d’un sens giratoire.

le projet

Le CHC avait deux volontés déterminantes, dans le sens où elles ont conditionné l’organisation de l’hôpital : distinguer le pôle mère-enfant des services généraux et avoir l’hospitalisation côte à côte avec les services médico-techniques.

Pour répondre au mieux à ces attentes, le concept proposé a été celui de la juxtaposition, c’est-à-dire que les ailes comprenant les unités de soins adultes et les unités et les services liés à la mère et à l’enfant ont été dissociés et viennent prendre place le long d’un autre bloc qui regroupe les fonctions médicotechniques. Grâce à cette disposition, il a été possible de créer une rue médicale qui fait la jonction entre les unités de soins et les services médico-techniques. Les différents flux dans l’hôpital ont donc pu être séparés de manière très claire. Un visiteur ou un patient en ambulatoire empruntera des parcours et des attentes distincts de ceux des patients alités.

Une des particularités de cette nouvelle clinique est l’implantation des consultations au rez-de-chaussée sous les ailes d’hospitalisation. L’ensemble des consultations a pris place le long d’une rue intérieure sur deux niveaux et a été étudié pour offrir une flexibilité maximale. C’est de cette rue intérieure que les visiteurs ont également accès aux différentes unités de soins. Cette artère est la colonne vertébrale du projet car elle est un lieu de vie pour la nouvelle Clinique du MontLégia. Les patients alités, quant à eux, accèdent aux consultations par la rue médicale.

Les unités d’hospitalisation ont également fait le fruit d’une intense réflexion afin d’offrir tant aux patients qu’au personnel un lieu de séjour ou de travail agréable. Chaque unité a pris la forme d’une croix, grâce à cet aménagement, les locaux de service et du personnel sont systématiquement situés dans l’axe de circulation formés par les ailes de la croix. Cela a permis de réduire les distances parcourues par le personnel, la chambre la plus éloignée étant située à environ 25 m des locaux.

Les chambres bénéficient d’une large baie vitrée donnant sur l’extérieur et le paysage environnant. La fenêtre est un des éléments majeurs de la chambre. Elle est mise en valeur par un élément mobilier qui intègre une banquette pour les visiteurs et qui peut également servir de lit d’appoint pour l’accompagnant. La fenêtre de la chambre a été descendue afin que les patients puissent voir l’animation, la vie, et pas seulement les nuages. Ce choix a permis de limiter le rayonnement solaire qui réchauffe souvent excessivement la chambre et le patient. Cette technique permet donc d’éviter l’usage de stores extérieurs ou de ventelles.

Le bloc médico-technique regroupe toutes les fonctions lourdes de l’hôpital. Dans les sous-sols, nous retrouvons toutes les fonctions logistiques et de support pour le bon fonctionnement de la clinique. Tous les transferts logistiques au sein de l’hôpital se font à l’aide de transporteurs automatisés.

Au niveau du rez-de-chaussée, nous avons implanté le service des urgences, de radiologie, de dialyse et de laboratoire.

La clinique étant construite sur un terrain minier avec beaucoup de remblais, des fondations profondes par pieux ont été nécessaires pour assurer la stabilité du bâtiment. Plus de 2.600 pieux d’une moyenne de 20 mètres ont été nécessaires. Il s’agit aussi de l’une des premières cliniques construites sur base du nouveau code européen de construction parasismique, l’Eurocode 8 (EC8).

Pour le reste, il s’agit d’un bâtiment de construction classique colonnes-poutres qui offre un maximum de flexibilité. Comme pour tout projet hospitalier, on essaie d’avoir le moins de murs intérieurs, de murs porteurs et de maçonnerie afin de pouvoir facilement adapter le bâtiment en fonction des futures évolutions hospitalières et technologiques.

Le bâtiment de la clinique du MontLégia a été conçu pour faciliter les extensions potentielles. La stabilité du bâtiment prévoit qu’il puisse accueillir un nouvel étage, voire deux étages sur certaines ailes. De même, que ce soit au niveau du gainage de ventilation ou du raccordement électrique, tout est prévu pour simplifier le processus lors de cette potentielle extension.

En ce qui concerne les choix énergétiques, plutôt que de chercher des solutions de production «verte», l’accent a été mis sur la performance de l’enveloppe du bâtiment.

Les études ont démontré que le défi le plus important ne serait pas de chauffer mais de refroidir le bâtiment. Nous avons donc opté pour une bonne étanchéité à l’air, notamment pour avoir aussi une parfaite étanchéité acoustique, qui est essentielle compte tenu de la proximité avec l’autoroute.

Cela a permis d’atteindre un bâtiment avec un K < 36, ce qui est très bien pour un bâtiment de cette ampleur avec tous ces équipements lourds.

En matière de conception énergétique dans la production de froid, la nouvelle clinique se situe dans un régime 10-15°C, cela permet de réduire la consommation électrique de l’ordre de 20 % sur le site par rapport à une solution classique.

Pour la déshumidification des locaux qui le nécessitent, nous avons choisi un système de pompes à chaleur. Entre la production de chaud et la production de froid, des pompes à chaleur ont été placées afin de récupérer l’énergie entre les deux flux. Cela permet d’obtenir des rendements extrêmement élevés et intéressants pour la production de chaud et de froid.

le bloc opératoire

Le bloc opératoire de la Clinique MontLégia regroupe l’ensemble de la chirurgie générale, de l’ambulatoire, de l’imagerie interventionnelle et de la zone médicotechnique de la PMA.

Il est implanté au niveau +1 où il est en lien direct avec les hôpitaux de jours et les soins intensifs. Il est également en lien vertical avec le service des urgences et l’imagerie médicale qui sont situés juste en dessous. Il s’étend sur environ 5.300 m² et est divisé en 2 grandes zones, le bloc opératoire conventionnel et de jour composé de 16 salles dont 12 bénéficient de la lumière naturelle et la zone d’imagerie interventionnelle et d’endoscopie composée de 8 salles. La salle de surveillance post interventionnelle (SSPI) est située à la jonction de ces deux zones et est compatible de manière à recevoir différents types de population (adultes, enfants, isolement, …).

Pour la logistique, le concept des chariots de cas a été retenu. Le transit des chariots propres et sales se fait via deux montecharges qui se situent au centre du bloc opératoire.

Dans la partie supérieure du bloc, nous retrouvons l’ensemble des locaux du personnel, à savoir les vestiaires, la détente et la salle de réunion. Afin de garder une échelle humaine de travail, les salles ont été regroupées en petit groupe de 2 ou 3 salles qui s’implantent autour d’une zone de stockage des chariots de cas, de lavage des mains et d’un local de déchets.

Pour la chirurgie pédiatrique, une salle d’opération est dédiée à cette discipline ainsi qu’une zone de 4 postes en SSPI. Les parents ont une possibilité d’accès après passage dans un local vestiaire à proximité de l’entrée du bloc.

impact environnemental & économie d’énergie

La construction du bâtiment tient également compte des impératifs en matière environnementale et d’économie d’énergie avec notamment :

• un positionnement optimal des bâtiments
• une enveloppe performante contre les déperditions et l’absorption de chaleur, y compris l’utilisation de verre à haute performance pour les fenêtres et une protection contre l’impact direct des rayons solaire
• le choix d’utilisation de chaudières à hautes performances au gaz naturel
• le choix de groupes de traitement d’air à haute performance avec récupération de chaleur
• une cogénération

performance énergétique & certification

• coefficients : K< 36
• médico-technique : conforme PEB

awards

MIPIM Award 2021 dans la catégorie « Best Healthcare Development » à Cannes